Certaines personnes peuvent digérer bon nombre d’aliments différents sans aucun problème, tandis que d’autres vont être rapidement dépassés par leur capacité à digérer. Ce n’est en général pas spécifique à l’aliment, mais plutôt au tube digestif, à la muqueuse et la flore intestinale de la personne.
Souvent, les personnes concernées par une faible capacité digestive cherchent l’aliment ou le produit responsable de leurs troubles. C’est en fin de compte plutôt du côté du contenant que du contenu qu’il faudrait se pencher.
Certains aliments sont effectivement plus fermenteurs que d’autres et il est parfois nécessaire de s’en éloigner pour baisser les symptômes, mais l’idéal est de trouver les éléments à l'origine de ces complications pour pouvoir retrouver une digestion fluide. En voici quelques-uns :
Une mauvaise vidange de l’estomac : Hyper fréquente ! 90% des troubles digestifs proviennent d'une mauvaise vidange de l'estomac. Bien sûr, la vidange gastrique est dépendante d'autres facteurs, comme :
- le stress (le nerf vague englobe tout l'estomac, lorsque le système nerveux est dérégulé, cela a un impact direct sur l'estomac)
- une constipation au niveau du côlon,
- un excès d'aliments fermentescibles ou trop "collants",
- un manque d'activité physique,
- trop de boissons gazeuses ou trop de boissons pendant les repas ou juste après,
- un manque d'acide chlorhydrique (causé par un excès de cafés, de jus de citron, d'alcool, d'huiles essentielles par voie orale, de cigarettes, prolifération d'Helicobacter Pylori, excès d'IPP, d'antibiotiques, régimes hypocaloriques ...)
- etc.
Les symptômes relatifs à une mauvaise vidange de l'estomac :
Remontées acides, reflux gastro-oesophagiens (RGO), constipation, selles fines, ventre de "femme enceinte", ballonnements, gaz, maux de tête, lourdeurs digestives, manque d'appétit, l'impression que la digestion est bloquée, que l'estomac est plein.
La motricité digestive est altérée : la digestion est plus lente.
L’estomac doit se vider rapidement (2-3h pour un repas classique) pour digérer correctement, bien absorber et éliminer normalement.
L’intolérance au lactose (sucre du lait) : entraîne gaz, ballonnements, diarrhées, en général par manque de sécrétion de la lactase (enzyme spécifique permettant l’absorption du lactose). Celle-ci est présente chez le nouveau-né puis sa fabrication décroît jusqu’à 18-20 ans, puis est réduite atteignant seulement 10 %. Les personnes intolérantes au lactose sont estimées à 57 % en France soit une personne sur deux.
Je déconseille le lait animal en consommation régulière (ils sont bourrés d'hormones, et la caséine -protéine du lait- entraîne une hyperperméabilité intestinale à long terme, une inflammation de bas grade, des intolérances, etc.). Préférez les laits et crèmes d'origine végétale, le fromage affiné de plus de 8 mois qui ne contient plus de lactose.
L’intolérance à certains types de sucres : il existe plusieurs types de sucres (oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides, polyols) et certains fermentent plus que d’autres, entraînant ballonnements, gaz et difficultés à digérer. A savoir qu’à partir de 40 ans, la capacité à digérer les sucres commence à diminuer.
Une mauvaise absorption des nutriments par une muqueuse trop fine : dans ce cas, la personne ne digère que très peu d'aliments, a beaucoup de ballonnements, de gaz, est très fatiguée et peut perdre du poids ; les nutriments vont fermenter puisque la muqueuse est devenue trop fine pour bien les absorber. La mauvaise absorption liée à une muqueuse affinée est plus rare mais existe bel et bien.
La présence de Mycobacterium Avium dans la flore intestinale : provoque ballonnements directement après les repas, ralentit le transit donnant constipation et selles fines. Cette bactérie appauvrit la flore intestinale et est principalement présente si la bactérie Helicobacter Pilori a été éradiquée. Mycobacterium Avium est inflammatoire, il est nécessaire d’abaisser sa quantité pour rééquilibrer la flore intestinale et rétablir le transit.
Et bien-sûr, regardez votre niveau de stress, votre capacité à vivre vos émotions, la qualité de votre sommeil, votre activité physique, parce que cela influe bien plus que l'on ne le pense sur notre capacité digestive ! Lorsqu'on devient plus résilient émotionnellement, on est souvent plus résilient digestivement (c'est notre 2e cerveau ne l'oublions pas).
Lorsque la capacité digestive change au cours de la vie, c’est un signe que le tube digestif, la muqueuse ou la flore ont été modifiés. Trouver la.les cause.s permet d'adapter l’alimentation le temps de baisser les symptômes et de prendre en compte l’origine des troubles.
Avec quelques questions simples, on peut déterminer l’état de la vidange gastrique, avoir un ordre d'idée de l'état de la muqueuse intestinale, de la qualité de la flore intestinale, s'il y a une intolérance au lactose/fructose, une présence de SIBO, etc.
Nous ne sommes pas tous égaux dans notre manière de digérer, et il est important d'apprendre à connaître son corps, ses besoins, ses modes de fonctionnements afin d'individualiser son alimentation pour qu'elle soit digeste, assimilable et plaisante ;).
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